L’importance du dépistage
Surveiller l’EBV dans une démarche prédictive, préventive et thérapeutique
Une fois rentré dans l’organisme …
le virus ne le quitte plus !
Comment fait-il pour rester chez son hôte lui qui possède un des meilleurs système immunitaire du monde vivant ?
L’EBV a véritablement développé la capacité d’échapper à la reconnaissance du système immunitaire inné de son hôte. Les 2 parties virus et hôte sont impliquées dans cette stratégie d’évasion. L’EBV contrôle une partie du système immunitaire en produisant des fragments d’ARN contrôlant l’expression de gènes du virus mais aussi de la cellule hôte notamment en modifiant des gènes en lien avec l’immunité ainsi que certaines fonctions cellulaires. C’est comme si le virus prenait le contrôle de la cellule dans laquelle il est logé.
Certaines autres protéines du virus constituent des leurres pour le système immunitaire, notamment en lui faisant croire qu’il faut passer en mode anti-inflammatoire ce qui évidemment est favorable à la stratégie échappatoire du virus.
Pour persister à vie dans l’organisme humain, l’EBV met en marche différents “programmes” en alternant les phases latentes (où il semble inactif) et les phases lytiques (où il est actif). Ces différents programmes entrainent des réactions immunitaires différentes selon le profil et le terrain immunitaire du patient.
Dans certains cas, le risque de “chronicisation” de la réponse immunitaire face au virus EBV demanderait que, de temps en temps, et plus spécifiquement en phase aigüe ou évolutive, le type de programme en cours soit identifié de manière à moduler la réaction immunitaire et réduire la réplication virale et/ou l’expression de protéines virales. Dans une approche prédictive et préventive, l’objectif de cette surveillance serait d’empêcher, retarder ou réduire le risque de développement des pathologies associées à EBV.
Comprendre les marqueurs de l’infection pour interpréter la sérologie EBV
Le virus Epstein-Barr (EBV) suit une évolution bien définie selon les différentes phases de l’infection. Il existe des marqueurs spécifiques qui permettent de déterminer si une personne traverse une primo-infection (premier contact avec le virus), une infection ancienne (où le virus est devenu latent), ou une réactivation du virus.
1. Primo-infection
Dans cette phase, on observe :
- La présence d’anticorps IgM VCA, qui sont les premiers à apparaître (entre la 4e et la 6e semaine).
- Les anticorps hétérophiles se détectent souvent et sont utilisés dans les tests pour la mononucléose.
- La présence d’IgG EA peut aussi indiquer une primo-infection. Ces marqueurs diminuent après quelques semaines, ce qui indique que l’infection aiguë régresse.
2. Infection ancienne
Après la phase aiguë, le virus devient latent dans le corps. Dans cette phase, on observe :
- Les anticorps IgG VCA, qui restent présents, en général à vie.
- Les IgG EBNA-1 apparaissent en général après 12 semaines, indiquant que le système immunitaire a contrôlé l’infection et que le virus est en état de latence.
3. Réactivation
Le virus EBV peut se réactiver dans certaines conditions (stress, dysfonction immunitaire, etc.). Dans cette phase :
- On observe une élévation des IgG EA, indiquant une réactivation virale.
- Les IgG VCA restent également présents, sans l’élévation des IgM VCA observée dans la primo-infection.
- Les IgG EBNA-1 restent présents, mais leur présence seule n’indique pas nécessairement une réactivation active, car ils circulent souvent à long terme après l’infection primaire.
Important : Cette information présente des généralités. Il existe des nuances et des situations particulières qui peuvent parfois rendre l’interprétation de ces marqueurs complexe. Il est donc essentiel de consulter un professionnel de santé pour une analyse détaillée et adaptée, toujours en fonction du tableau clinique.
Infographie : le cycle de vie du virus
Mieux comprendre le cycle de vie du virus et son impact sur la fonction immunitaire (infographie destinée aux professionnels de santé, étudiants, patients experts).
Je télécharge l’infographie “Epstein-Barr, un virus qui nous accompagne toute la vie” :
Stop à l’errance médicale
La grande difficulté avec l’EBV, c’est que l’infection, y compris la mononucléose peut passer tout à fait inaperçue.
Faire évoluer les pratiques
Un des objectifs de DetectEBV est de faire intégrer le dépistage EBV dans les réflexes des soignants.