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L’EBV un virus qui interroge

Foire aux questions autour du virus

Sérologie complète EBV : quels marqueurs demander lors de la prescription de la prise de sang ?

La sérologie EBV est un test sanguin qui mesure la présence d’anticorps spécifiques dirigés contre le virus Epstein-Barr. Les anticorps sont produits par le système immunitaire en réponse à une infection. Les 4 marqueurs les plus importants dans une sérologie EBV complète sont les suivants :

IgM-VCA (Anticorps IgM dirigés contre l’antigène du capside viral d’Epstein-Barr) : L’apparition d’IgM-VCA indique généralement une infection récente par EBV. Si ce marqueur est positif, cela peut suggérer une réactivation de l’infection.

IgG-VCA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène du capside viral d’Epstein-Barr) : Les IgG-VCA apparaissent généralement quelques semaines après l’infection initiale et restent présents à vie. Une augmentation des niveaux d’IgG-VCA peut indiquer une réactivation de l’EBV.

IgG-EBNA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène nucléaire viral d’Epstein-Barr) : Les IgG-EBNA apparaissent généralement plusieurs mois après l’infection initiale. Des taux élevés d’IgG-EBNA peuvent suggérer une infection passée ou une infection latente.

Ig-GEA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène précoce viral d’Epstein-Barr) : Les IgGEA apparaissent habituellement lors d’une infection aiguë et diminuent ensuite. Des niveaux élevés d’IgGEA peuvent indiquer une réactivation récente de l’EBV.

Demander une sérologie EBV complète avec ces 4 marqueurs permet une évaluation plus précise de l’infection par EBV. Cela peut aider les médecins à différencier une infection aiguë, d’une infection ancienne ou d’une réactivation de l’EBV. Pour les personnes atteintes de maladies auto-immunes comme une sclérose en plaques, une réactivation de l’EBV peut aggraver les symptômes, notamment lors des poussées et nécessiter une prise en charge spécifique.

Il est important de souligner que l’interprétation de ces marqueurs doit être effectuée par un professionnel de la santé qualifié, en tenant compte des antécédents médicaux du patient, de son état clinique et d’autres facteurs pertinents. Une sérologie EBV complète peut aider à guider le diagnostic et le traitement, et le suivi régulier de ces marqueurs peut être utile pour évaluer l’évolution de l’infection.Des analyses complémentaires peuvent également être nécessaires (hemogramme, typage lymphocytaire, analyses hépatiques…).

Consultez toujours un professionnel de la santé avant d’effectuer des tests et pour interpréter les résultats.

Existe-t-il un test de laboratoire pour détecter la réactivation du virus ?

Oui, il existe des tests de laboratoire permettant de détecter la réactivation du virus d’Epstein-Barr (EBV). L’un des tests couramment utilisés est le test de détection des anticorps de l’immunoglobuline M (IgM) de l’antigène de la capside virale (ACV) de l’EBV. Ce test recherche la présence d’anticorps IgM, qui indiquent une infection récente ou actuelle par l’EBV. Un autre test couramment utilisé est la recherche d’anticorps IgG contre l’antigène nucléaire de l’EBV (EBNA).

Ce test détecte la présence d’anticorps IgG, qui apparaissent plus tard dans l’infection et peuvent indiquer une infection ancienne ou chronique par l’EBV. En outre, un test de charge virale par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) peut être utilisé pour quantifier la quantité d’EBV dans le sang et déterminer son niveau d’activité. Il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic et une interprétation corrects de ces tests de laboratoire.

On parle souvent de brainfog comme symptôme associé à l'EBV. De quoi s'agit-il ?

  • Trouble de la concentration
  • Oublis fréquents
  • Trous de mémoire
  • Fatigue
  • Troubles de l’humeur
  • Maux de tête
  • Apathie
  • Désorientation
  • Anxiété

… Saviez-vous que l’EBV peut provoquer ce “brouillard cérébral” ?

Brainfog signifie “brouillard cérébral”, ce qui se comprend aisément. On considère que ce sont de petites inflammations dans le cerveau qui créent cette sensation de confusion mentale qui fait que l’on ne pense pas clairement et que l’on a des pensées floues. Le système limbique, où sont traités les émotions et les souvenirs, est particulièrement touché. Suivre une conversation, se concentrer, mémoriser des choses du quotidien deviennent des exercices très difficiles.

Très souvent, on pense qu’il s’agit de quelque chose de ” simplement psychologique ” alors qu’en fait, cela peut être le signe d’une réactivation de l’EBV. Rarement pris au sérieux, il est très important de prêter attention à ces symptômes et de consulter un médecin.

La maladie du baiser se transmet-elle uniquement en s'embrassant ?

Transmise par la salive, la mononucléose infectieuse est surnommée la “maladie du baiser” car elle se manifeste généralement de manière symptomatique à partir de l’adolescence (alors qu’elle peut passer inaperçue dans l’enfance) et qu’elle se transmet principalement par la salive.

La salive contient des substances virales contagieuses jusqu’à 18 mois après la mononucléose. En période de réactivation, il est possible d’être à nouveau contagieux : attention donc au partage de couverts, verres, brosse à dents, baumes à lèvres…

Plus rarement, l’EBV peut se transmettre par transfusion sanguine.

Je souffre de dépression. L'EBV peut-il en être la cause ?

Bien que la dépression soit souvent multifactorielle et que les causes sont parfois difficiles à identifier, il est recommandé de procéder à une recherche EBV. Si vous avez eu une mononucléose sévère par le passé, vous êtes d’autant plus susceptible d’être sujet à un syndrome dépressif.

Comment savoir si j’ai un EBV réactivé ? Par quelles analyses ?

Pour savoir si le virus EBV est réactivé ou non , il faut de préférence procéder à un test sanguin que l’on appelle sérologie.

On teste ainsi les anticorps dirigés contre les protéines d’activation ou de latence du virus pour déterminer une probabilité d’activité (réactivation ou non ) du virus.

Des analyses complémentaires comme un typage lymphocytaire peuvent être pratiquées afin de dresser un bilan en profondeur du système immunitaire. En effet, grâce à une mesure des différentes population de lymphocytes, il est possible d’évaluer le fonctionnement du système immunitaire et de repérer les éventuelles anomalies qui peuvent être provoquées par une réactivation EBV non maîtrisée par la réponse immunitaire.

Peut-on se débarrasser de l'EBV ?

Hélas non, pas à ce jour. 

L’EBV est un virus appartenant à la famille des Herpesviridae (comme le virus de la varicelle, de l’herpès…). Ceux-ci possèdent la capacité, grâce à un programme spécifique de latence, de « dormir » dans les cellules infectées aussi longtemps que dure la vie de l’hôte (l’organisme receveur du virus).

L’EBV possède en réalité 3 programmes de latence, dont un rendant le virus totalement invisible.

Une fois ce programme mis en route, le virus devient alors indétectable pour le système immunitaire et ne peut donc être éliminé complètement. Ceci diffère d’autres virus comme celui de la grippe, qui ne possédant pas de tel programme, devient visible, reconnu puis éliminé par la réponse immunitaire.

Pourquoi les sportifs (notamment de haut niveau) sont-ils particulièrement affectés par l'EBV ?

Contrairement à un mode de vie sédentaire, la pratique d’une activité physique modérée et régulière est généralement associée à une amélioration de la santé, incluant par exemple, une baisse de la pression artérielle et du poids corporel, une meilleure tolérance au glucose et potentiellement une moindre sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures.

Cependant, une séance d’exercice d’endurance intense est suivie d’une immunodépression fonctionnelle temporaire, dont l’ampleur et la durée sont liées à celles de l’effort exercé.

Pendant cette “fenêtre d’ouverture”, la sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures et à d’autres infections est accrue. Si les périodes de repos entre des séances d’exercices ne sont pas assez longues pour permettre à la fonction immunitaire de se rétablir, une sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures et éventuellement à d’autres infections peut se produire.
La possibilité d’un tel scénario existe réellement parmi les sportifs de haut niveau qui poussent à l’extrême leurs capacités physiques. A l’intensité des entrainements , il faut rajouter le stress lié aux enjeux et au rythme des compétitions, les décalages horaires, la pression médiatique : autant de facteurs qui altèrent le contrôle du virus par la fonction immunitaire.  

Parmi les sportifs professionnels ayant eu à en découdre avec l’EBV et ayant vu leur carrière menacée ou interrompue, nous pouvons citer Mark Cavendish (cyclisme), Marco Stiepermann (football), Robin Söderling (tennis), Arnaud Tonus (motocross), Stéphane Tempier (VTT), etc.

J'attrape souvent des rhumes, des bronchites, des sinusites, surtout en hiver. Ma santé fragile peut-elle être due à l'EBV ?

En effet, les infections à répétitions doivent alerter !
Comme l’explique le médecin allemand le Dr. Petra Blum “chez les patients souffrant d’infections récurrentes, un EBV réactivé se “cache” souvent derrière. Dans de nombreux cas, en aidant l’immunité à mieux faire face à ce virus, la susceptibilité à l’infection diminue.”

La réactivation du virus Epstein-Barr est souvent liée (cause/conséquence…difficile à dire !) à une baisse des défenses immunitaires, ce qui peut entraîner des infections récurrentes. Ces infections peuvent être respiratoires, mais aussi buccales (aphtes, herpès), génitales (mycoses) ou autre…

Si l’on vous qualifie d’une santé “fragile”, pensez que le virus Epstein-Barr est peut-être en partie responsable. Un test sanguin permet de vérifier la réactivation de ce virus.

Surveiller ce virus et le maintenir sous contrôle du système immunitaire s’inscrit dans une démarche de prévention.

Pourquoi dit-on que l'EBV altère le système immunitaire ?

Le virus EBV infecte préférentiellement les cellules du système immunitaire et tout spécialement celles que l’on appelle les lymphocytes B. Ces dernières sont à l’origine de la production des anticorps qui participent à l’élimination des pathogènes.
Une fois infectées, les cellules B se déplacent vers les centres germinaux des ganglions et de la rate où le virus met en route ses programmes de latence.

C’est un peu comme si un voleur se cachait dans une gendarmerie et se rendait invisible…

Durant la co-évolution du virus et de son hôte, le virus EBV va de temps en temps activer la prolifération des lymphocytes B afin de favoriser sa survie. En faisant cela, il perturbe le bon fonctionnement du système immunitaire en favorisant une activité anti-cellules immunitaires et en empêchant les cellules de « mourir » naturellement (anti-apoptose). La production de protéines virales lui permet également d’échapper à la vigilance du système immunitaire en réduisant sa capacité à le détecter : on parle de “mécanisme échappatoire” du virus.

Peut-on faire une "rechute" de la mononucléose ?

La mononucléose est par définition la « primo-infection », c’est à dire la première rencontre du virus avec le système immunitaire.
Aussi, il ne peut pas y avoir deux premières rencontres, par conséquent on ne refait pas une mononucléose.

Par contre le virus, une fois dans l’organisme infecté, peut se réactiver et donner lieu à des manifestations cliniques qui peuvent s’apparenter aux symptômes de la première infection mais qui peuvent aussi être très différents selon les individus.

A savoir également : il arrive parfois que la primo-infection soit insuffisamment gérée par le système immunitaire et dans ce cas, on assiste à une primo-infection dite persistante (CAEBV, Chronic Active EBV).

Comment savoir si j'ai un EBV réactivé ? Par quelles analyses ?

Pour savoir si le virus EBV est réactivé ou non, il faut de préférence procéder à un test sanguin que l’on appelle sérologie.

On teste ainsi les anticorps dirigés contre les protéines d’activation ou de latence du virus pour déterminer une probabilité d’activité du virus.
Grâce à ces analyses, il est possible de déterminer si le patient a été infecté par la passé (infection ancienne), est en phase de primo-infection (mononucléose), en réactivation ou n’est tout simplement pas porteur du virus (on estime que seule 5% de la population mondiale adulte est séronégative).

Faut-il nécessairement faire des analyses ?

Dans les formes aiguës, les symptômes parlent suffisamment d’eux-mêmes pour ne pas avoir besoin de faire de tests. Une sérologie toutefois permettra de confirmer le diagnostic.

Dans les formes chroniques où il y a peu de symptômes, et qui plus est ne sont pas spécifiques, il est très difficile voire impossible de déterminer cliniquement une réactivation. Dans ces cas, il est recommandé de faire une sérologie (prise de sang).

Je pose ma question sur le virus Epstein-Barr

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