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L’EBV un virus qui interroge

Foire aux questions autour du virus

Une réactivation de l'EBV est-elle aussi contagieuse qu'une primo-infection ?

Oui, mais à un moindre degré. Une réactivation de l’EBV peut être contagieuse, même si le risque est généralement moindre qu’au moment de la primo-infection. Voici quelques éléments importants à connaître :

  1. Transmission possible par la salive : lors d’une réactivation, le virus peut encore être présent dans la salive, ce qui signifie qu’il y a un risque potentiel de transmission. Même si le risque est plus faible, il est important de ne pas le minimiser.
  2. Précautions à prendre : pour limiter la transmission, il est conseillé d’éviter le partage d’objets en contact avec la salive (verres, couverts, brosses à dents) et de limiter les contacts rapprochés, surtout si vous présentez des symptômes.
  3. Interaction avec d’autres virus persistants : il est possible que les virus persistants, comme le CMV et l’EBV, se réactivent mutuellement, ce qui peut entraîner des symptômes plus intenses et prolongés. C’est pourquoi il est important de surveiller votre état de santé et d’adopter des mesures de précaution.
  4. Don de sang : en cas de réactivation de l’EBV, il est recommandé de ne pas donner son sang afin d’éviter tout risque de transmission par transfusion.
  5. Consulter un professionnel de santé : si vous avez des symptômes persistants ou des inquiétudes, il est important de consulter un professionnel de santé pour un suivi personnalisé.

En résumé, une réactivation de l’EBV peut être contagieuse, même si le risque est généralement plus faible qu’au cours de la primo-infection.

Comment le virus est-il diagnostiqué au cours des différents stades de l’infection ?

Lorsqu’on suspecte une infection à EBV, il est essentiel de commencer par s’appuyer sur les signes cliniques du patient. Les symptômes typiques comprennent de la fièvre, une pharyngite, des ganglions lymphatiques enflés, de la fatigue, et parfois un élargissement de la rate ou du foie. Mais il peut y avoir des symptômes moins typiques comme des herpès récurrents, des infections à répétition, un mal être général…

Après l’évaluation clinique initiale, le diagnostic peut être affiné avec des analyses médicales, notamment une sérologie complète (utilisant les 4 marqueurs IgM VCA, IgG VCA, IgG EBNA, IgG EA). La comparaison de ces 4 marqueurs et de leur valeur peut permettre de déduire si le virus est en phase de réactivation, de latence ou de primo-infection, mais le résultat n’est pas toujours facile à interpréter.

On peut aussi faire une PCR : cette technique peut détecter et quantifier l’ADN d’EBV dans divers échantillons, tels que le sang. Elle est particulièrement utile pour évaluer les charges virales dans le cas des patients immunodéprimés ou pour le suivi des maladies associées au EBV.

Enfin, un typage lymphocytaire peut permettre d’affiner le diagnostic et évaluer la réponse immunitaire spécifique contre EBV, notamment en cas de pathologies chroniques ou chez les patients immunocompromis.

Il est important de rappeler que ces analyses doivent toujours être corrélées au tableau clinique du patient.

Comment puis-je m'assurer que mon système immunitaire tient les virus en échec ?

Pour maintenir les virus sous contrôle, il est crucial de préserver un système immunitaire équilibré. Voici quelques stratégies clés :

1.Équilibre immunitaire : un système immunitaire équilibré est essentiel pour combattre efficacement les infections sans provoquer une inflammation excessive. Cela peut être soutenu par une alimentation équilibrée riche en vitamines et minéraux, un sommeil adéquat et la réduction du stress.

2.Hygiène anti-inflammatoire : l’inflammation peut compromettre l’efficacité immunitaire, il est donc important d’adopter un mode de vie anti-inflammatoire. Cela inclut la consommation d’aliments anti-inflammatoires (tels que les oméga-3, les fruits frais et les légumes), l’évitement des aliments pro-inflammatoires (sucre raffiné, graisses saturées) et la pratique d’exercice régulier.

3.Surveillance des signes cliniques : être attentif aux signes cliniques que votre corps envoie (tels que la fatigue, le mal-être, les éruptions cutanées, etc.) vous aidera à identifier plus facilement les symptômes liés à l’inflammation et à la réactivation. Reconnaître ces signes de manière précoce peut vous inciter à prendre les mesures appropriées ou à consulter rapidement un médecin.

4.Suivi professionnel : il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé pour un bilan immunitaire complet. Un médecin peut évaluer votre santé générale, identifier les éventuelles carences ou déséquilibres spécifiques, et développer une stratégie immunomodulatrice personnalisée. Cette approche peut inclure des suppléments sur mesure, des ajustements alimentaires et des stratégies de gestion du stress.

De plus, nous pouvons vous aider à trouver un professionnel de santé compétent qui pourra vous guider dans ce processus. Travailler étroitement avec un professionnel vous permettra de mettre en place une stratégie adaptée à votre situation personnelle, maximisant ainsi vos chances de maintenir les virus en échec tout en préservant la santé de votre système immunitaire.

Sérologie complète EBV : quels marqueurs demander lors de la prescription de la prise de sang ?

La sérologie EBV est un test sanguin qui mesure la présence d’anticorps spécifiques dirigés contre le virus Epstein-Barr. Les anticorps sont produits par le système immunitaire en réponse à une infection. Les 4 marqueurs les plus importants dans une sérologie EBV complète sont les suivants :

IgM-VCA (Anticorps IgM dirigés contre l’antigène du capside viral d’Epstein-Barr) : L’apparition d’IgM-VCA indique généralement une infection récente par EBV. Si ce marqueur est positif, cela peut suggérer une réactivation de l’infection.

IgG-VCA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène du capside viral d’Epstein-Barr) : Les IgG-VCA apparaissent généralement quelques semaines après l’infection initiale et restent présents à vie. Une augmentation des niveaux d’IgG-VCA peut indiquer une réactivation de l’EBV.

IgG-EBNA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène nucléaire viral d’Epstein-Barr) : Les IgG-EBNA apparaissent généralement plusieurs mois après l’infection initiale. Des taux élevés d’IgG-EBNA peuvent suggérer une infection passée ou une infection latente.

Ig-GEA (Anticorps IgG dirigés contre l’antigène précoce viral d’Epstein-Barr) : Les IgGEA apparaissent habituellement lors d’une infection aiguë et diminuent ensuite. Des niveaux élevés d’IgGEA peuvent indiquer une réactivation récente de l’EBV.

Demander une sérologie EBV complète avec ces 4 marqueurs permet une évaluation plus précise de l’infection par EBV. Cela peut aider les médecins à différencier une infection aiguë, d’une infection ancienne ou d’une réactivation de l’EBV. Pour les personnes atteintes de maladies auto-immunes comme une sclérose en plaques, une réactivation de l’EBV peut aggraver les symptômes, notamment lors des poussées et nécessiter une prise en charge spécifique.

Il est important de souligner que l’interprétation de ces marqueurs doit être effectuée par un professionnel de la santé qualifié, en tenant compte des antécédents médicaux du patient, de son état clinique et d’autres facteurs pertinents. Une sérologie EBV complète peut aider à guider le diagnostic et le traitement, et le suivi régulier de ces marqueurs peut être utile pour évaluer l’évolution de l’infection.Des analyses complémentaires peuvent également être nécessaires (hemogramme, typage lymphocytaire, analyses hépatiques…).

Consultez toujours un professionnel de la santé avant d’effectuer des tests et pour interpréter les résultats.

Existe-t-il un test de laboratoire pour détecter la réactivation du virus ?

Oui, il existe des tests de laboratoire permettant de détecter la réactivation du virus d’Epstein-Barr (EBV). L’un des tests couramment utilisés est le test de détection des anticorps de l’immunoglobuline M (IgM) de l’antigène de la capside virale (ACV) de l’EBV. Ce test recherche la présence d’anticorps IgM, qui indiquent une infection récente ou actuelle par l’EBV. Un autre test couramment utilisé est la recherche d’anticorps IgG contre l’antigène nucléaire de l’EBV (EBNA).

Ce test détecte la présence d’anticorps IgG, qui apparaissent plus tard dans l’infection et peuvent indiquer une infection ancienne ou chronique par l’EBV. En outre, un test de charge virale par réaction en chaîne de la polymérase (PCR) peut être utilisé pour quantifier la quantité d’EBV dans le sang et déterminer son niveau d’activité. Il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic et une interprétation corrects de ces tests de laboratoire.

On parle souvent de brainfog comme symptôme associé à l'EBV. De quoi s'agit-il ?

  • Trouble de la concentration
  • Oublis fréquents
  • Trous de mémoire
  • Fatigue
  • Troubles de l’humeur
  • Maux de tête
  • Apathie
  • Désorientation
  • Anxiété

… Saviez-vous que l’EBV peut provoquer ce « brouillard cérébral » ?

Brainfog signifie « brouillard cérébral », ce qui se comprend aisément. On considère que ce sont de petites inflammations dans le cerveau qui créent cette sensation de confusion mentale qui fait que l’on ne pense pas clairement et que l’on a des pensées floues. Le système limbique, où sont traités les émotions et les souvenirs, est particulièrement touché. Suivre une conversation, se concentrer, mémoriser des choses du quotidien deviennent des exercices très difficiles.

Très souvent, on pense qu’il s’agit de quelque chose de  » simplement psychologique  » alors qu’en fait, cela peut être le signe d’une réactivation de l’EBV. Rarement pris au sérieux, il est très important de prêter attention à ces symptômes et de consulter un médecin.

La maladie du baiser se transmet-elle uniquement en s'embrassant ?

Transmise par la salive, la mononucléose infectieuse est surnommée la « maladie du baiser » car elle se manifeste généralement de manière symptomatique à partir de l’adolescence (alors qu’elle peut passer inaperçue dans l’enfance) et qu’elle se transmet principalement par la salive.

La salive contient des substances virales contagieuses jusqu’à 18 mois après la mononucléose. En période de réactivation, il est possible d’être à nouveau contagieux : attention donc au partage de couverts, verres, brosse à dents, baumes à lèvres…

Plus rarement, l’EBV peut se transmettre par transfusion sanguine.

Je souffre de dépression. L'EBV peut-il en être la cause ?

Bien que la dépression soit souvent multifactorielle et que les causes sont parfois difficiles à identifier, il est recommandé de procéder à une recherche EBV. Si vous avez eu une mononucléose sévère par le passé, vous êtes d’autant plus susceptible d’être sujet à un syndrome dépressif.

Comment savoir si j’ai un EBV réactivé ? Par quelles analyses ?

Pour savoir si le virus EBV est réactivé ou non , il faut de préférence procéder à un test sanguin que l’on appelle sérologie.

On teste ainsi les anticorps dirigés contre les protéines d’activation ou de latence du virus pour déterminer une probabilité d’activité (réactivation ou non ) du virus.

Des analyses complémentaires comme un typage lymphocytaire peuvent être pratiquées afin de dresser un bilan en profondeur du système immunitaire. En effet, grâce à une mesure des différentes population de lymphocytes, il est possible d’évaluer le fonctionnement du système immunitaire et de repérer les éventuelles anomalies qui peuvent être provoquées par une réactivation EBV non maîtrisée par la réponse immunitaire.

Peut-on se débarrasser de l'EBV ?

Hélas non, pas à ce jour. 

L’EBV est un virus appartenant à la famille des Herpesviridae (comme le virus de la varicelle, de l’herpès…). Ceux-ci possèdent la capacité, grâce à un programme spécifique de latence, de « dormir » dans les cellules infectées aussi longtemps que dure la vie de l’hôte (l’organisme receveur du virus).

L’EBV possède en réalité 3 programmes de latence, dont un rendant le virus totalement invisible.

Une fois ce programme mis en route, le virus devient alors indétectable pour le système immunitaire et ne peut donc être éliminé complètement. Ceci diffère d’autres virus comme celui de la grippe, qui ne possédant pas de tel programme, devient visible, reconnu puis éliminé par la réponse immunitaire.

Pourquoi les sportifs (notamment de haut niveau) sont-ils particulièrement affectés par l'EBV ?

Contrairement à un mode de vie sédentaire, la pratique d’une activité physique modérée et régulière est généralement associée à une amélioration de la santé, incluant par exemple, une baisse de la pression artérielle et du poids corporel, une meilleure tolérance au glucose et potentiellement une moindre sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures.

Cependant, une séance d’exercice d’endurance intense est suivie d’une immunodépression fonctionnelle temporaire, dont l’ampleur et la durée sont liées à celles de l’effort exercé.

Pendant cette « fenêtre d’ouverture », la sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures et à d’autres infections est accrue. Si les périodes de repos entre des séances d’exercices ne sont pas assez longues pour permettre à la fonction immunitaire de se rétablir, une sensibilité aux infections des voies respiratoires supérieures et éventuellement à d’autres infections peut se produire.
La possibilité d’un tel scénario existe réellement parmi les sportifs de haut niveau qui poussent à l’extrême leurs capacités physiques. A l’intensité des entrainements , il faut rajouter le stress lié aux enjeux et au rythme des compétitions, les décalages horaires, la pression médiatique : autant de facteurs qui altèrent le contrôle du virus par la fonction immunitaire.  

Parmi les sportifs professionnels ayant eu à en découdre avec l’EBV et ayant vu leur carrière menacée ou interrompue, nous pouvons citer Mark Cavendish (cyclisme), Marco Stiepermann (football), Robin Söderling (tennis), Arnaud Tonus (motocross), Stéphane Tempier (VTT), etc.

J'attrape souvent des rhumes, des bronchites, des sinusites, surtout en hiver. Ma santé fragile peut-elle être due à l'EBV ?

En effet, les infections à répétitions doivent alerter !
Comme l’explique le médecin allemand le Dr. Petra Blum « chez les patients souffrant d’infections récurrentes, un EBV réactivé se « cache » souvent derrière. Dans de nombreux cas, en aidant l’immunité à mieux faire face à ce virus, la susceptibilité à l’infection diminue. »

La réactivation du virus Epstein-Barr est souvent liée (cause/conséquence…difficile à dire !) à une baisse des défenses immunitaires, ce qui peut entraîner des infections récurrentes. Ces infections peuvent être respiratoires, mais aussi buccales (aphtes, herpès), génitales (mycoses) ou autre…

Si l’on vous qualifie d’une santé « fragile », pensez que le virus Epstein-Barr est peut-être en partie responsable. Un test sanguin permet de vérifier la réactivation de ce virus.

Surveiller ce virus et le maintenir sous contrôle du système immunitaire s’inscrit dans une démarche de prévention.

Pourquoi dit-on que l'EBV altère le système immunitaire ?

Le virus EBV infecte préférentiellement les cellules du système immunitaire et tout spécialement celles que l’on appelle les lymphocytes B. Ces dernières sont à l’origine de la production des anticorps qui participent à l’élimination des pathogènes.
Une fois infectées, les cellules B se déplacent vers les centres germinaux des ganglions et de la rate où le virus met en route ses programmes de latence.

C’est un peu comme si un voleur se cachait dans une gendarmerie et se rendait invisible…

Durant la co-évolution du virus et de son hôte, le virus EBV va de temps en temps activer la prolifération des lymphocytes B afin de favoriser sa survie. En faisant cela, il perturbe le bon fonctionnement du système immunitaire en favorisant une activité anti-cellules immunitaires et en empêchant les cellules de « mourir » naturellement (anti-apoptose). La production de protéines virales lui permet également d’échapper à la vigilance du système immunitaire en réduisant sa capacité à le détecter : on parle de « mécanisme échappatoire » du virus.

Peut-on faire une "rechute" de la mononucléose ?

La mononucléose est par définition la « primo-infection », c’est à dire la première rencontre du virus avec le système immunitaire.
Aussi, il ne peut pas y avoir deux premières rencontres, par conséquent on ne refait pas une mononucléose.

Par contre le virus, une fois dans l’organisme infecté, peut se réactiver et donner lieu à des manifestations cliniques qui peuvent s’apparenter aux symptômes de la première infection mais qui peuvent aussi être très différents selon les individus.

A savoir également : il arrive parfois que la primo-infection soit insuffisamment gérée par le système immunitaire et dans ce cas, on assiste à une primo-infection dite persistante (CAEBV, Chronic Active EBV).

Comment savoir si j'ai un EBV réactivé ? Par quelles analyses ?

Pour savoir si le virus EBV est réactivé ou non, il faut de préférence procéder à un test sanguin que l’on appelle sérologie.

On teste ainsi les anticorps dirigés contre les protéines d’activation ou de latence du virus pour déterminer une probabilité d’activité du virus.
Grâce à ces analyses, il est possible de déterminer si le patient a été infecté par la passé (infection ancienne), est en phase de primo-infection (mononucléose), en réactivation ou n’est tout simplement pas porteur du virus (on estime que seule 5% de la population mondiale adulte est séronégative).

Faut-il nécessairement faire des analyses ?

Dans les formes aiguës, les symptômes parlent suffisamment d’eux-mêmes pour ne pas avoir besoin de faire de tests. Une sérologie toutefois permettra de confirmer le diagnostic.

Dans les formes chroniques où il y a peu de symptômes, et qui plus est ne sont pas spécifiques, il est très difficile voire impossible de déterminer cliniquement une réactivation. Dans ces cas, il est recommandé de faire une sérologie (prise de sang).

Des douleurs articulaires migrantes depuis des années, un gonflement de la cheville gauche et de la fatigue peuvent-ils être causés par l'EBV ? À 75 ans ?

Les symptômes que vous décrivez, comme des douleurs articulaires
migratoires, des chevilles enflées et de la fatigue, peuvent parfois être associés à une infection par l’EBV, bien que d’autres causes soient possibles.

L’âge n’est pas nécessairement un critère (contrairement à la croyance populaire, les jeunes adultes ne sont pas les seuls à être touchés par l’EBV). Pour faire simple, l’âge a pour effet de rendre le système immunitaire moins performant, ce qui peut favoriser la réactivation du virus.
Pour le vérifier, le mieux serait de réaliser une sérologie EBV complète (avec les quatre marqueurs : IgM-VCA, IgG-VCA, IgG-EBNA, IgG-EA).

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