Présentation :
En janvier 2024, Camille Jacques, chercheuse française spécialisée en immunologie, a publié une étude sur l’effet de médicaments à faibles doses dans le traitement du virus Epstein-Barr (EBV).
Dans cette interview, Camille nous offre un aperçu de ses recherches, nous partage sa vision sur l’importance de sensibiliser les patients et la communauté médicale à l’EBV, et nous parle de l’avenir des traitements liés à ce virus complexe.
Parlez-nous de vos travaux de recherche sur l’EBV
Je suis une chercheuse française spécialisée dans le domaine de l’immunologie et des thérapies naturelles. Après avoir obtenu mon doctorat dans le domaine de la régulation épigénétique des cancers osseux à l’Université de Nantes, j’ai poursuivi ma carrière à Gainesville, en Floride, où je me suis concentrée sur la régulation génétique des leucémies à l’Institut du cancer et de la génétique de l’Université de Floride. C’est là que j’ai commencé à travailler sur les cellules immunitaires, une expertise que j’ai renforcée en rejoignant une start-up française, à mon retour en région nantaise. J’ai acquis une connaissance approfondie de la caractérisation des cellules immunitaires grâce à la technologie de cytométrie. Très impliquée dans la santé et les alternatives thérapeutiques naturelles, j’ai ensuite intégré le Département de Recherche Préclinique de Labo’Life, où j’ai commencé à enquêter sur les effets des médicaments à faibles doses et à ultra-faibles doses, comme le 2LEBV.
Dans nos travaux sur l’EBV, nous explorons comment ces préparations à faibles doses peuvent influencer le système immunitaire pour lutter contre l’infection par EBV. Notre objectif est de moduler délicatement le système immunitaire de manière à ce qu’il reconnaisse et combatte le virus sans provoquer de réactions auto-immunes. Cela est particulièrement pertinent étant donné que l’EBV est capable d’éviter la détection par le système immunitaire et de maintenir une infection latente durant toute la vie d’un individu. Nos recherches préliminaires, que nous avons récemment publié, ont montré que le 2LEBV pourrait jouer un rôle décisif dans la lutte contre l’infection par EBV, et nous sommes enthousiastes quant au potentiel de ce traitement dans la prise en charge de cette pathologie complexe.
En quoi il vous paraît important de sensibiliser les patients ? Que faut-il leur dire au sujet de l’EBV ?
L’EBV est l’un des virus les plus répandus, touchant une grande partie de la population mondiale à un moment de leur vie. Étant donné son association avec diverses maladies graves, il est crucial de promouvoir l’information sur son ubiquité, son potentiel oncogène notamment, et il est également important, sur le plan de la Recherche d’améliorer notre compréhension de son interaction avec le système immunitaire. Cette sensibilisation peut aider à reconnaître les signes d’une réactivation du virus et à chercher des stratégies de soutien immunitaire adéquates.
Certains patients découvrent l’EBV après des mois voire des années d’errance médicale. Comment peut-on sortir de cette situation ?
L’errance médicale liée à l’EBV est un problème significatif souvent dû à la méconnaissance du virus et de son impact sur la santé. De mon point de vue de chercheur, une meilleure éducation des professionnels de santé et du grand public, associée à des recherches plus approfondies sur des options thérapeutiques innovantes comme la micro-immunothérapie, pourrait contribuer à réduire ces périodes d’incertitude. L’objectif est de permettre une reconnaissance plus rapide des symptômes liés à l’EBV et d’offrir des traitements plus ciblés et moins agressifs.
Quel message adresser à la communauté médicale ?
À la communauté médicale, je tiens à souligner l’importance de rester à l’avant-garde de la recherche sur l’EBV et ses traitements potentiels. Il est essentiel d’adopter une approche ouverte et intégrative, combinant les connaissances traditionnelles et les avancées innovantes en micro-immunothérapie pour combattre ce virus omniprésent. L’immunothérapie low dose, en particulier, offre des perspectives prometteuses pour le traitement de l’EBV et des maladies associées, que nous continuons d’explorer via nos recherches précliniques, qui pourraient ouvrir la voie à des stratégies thérapeutiques moins invasives et plus spécifiques.